Certaines prairies
n’ont pas été fauchées depuis plus d’un an.
Elles s’enfrichent.
Leur parcours est lent,
les épines s’accrochent,
s’agrippent,
les plantes se protègent.
J'en ressors couverte de pollens,
sur les vêtements,
les cheveux,
à l’intérieur de la sacoche photographique.

Ce trafic de graines clandestines
est comme celui des images,          
elles resurgissent parfois de notre mémoire,
souvent incontrôlées,
sans cesse réinterprétées.
Elles modèlent
notre perception du réel.