L’ancien jardin a plusieurs fois été squatté.
La cabane qui soutenait la glycine est démembrée.     
Elle s’affaisse.        
Les tentes tournent.
Cette fois,
ils sont plusieurs.
Certains ne parlent pas français
Ils rient entre eux.
Je ne comprends pas tout.
Je sors ma chambre photographique.
Ils me questionnent sur l’objet.
Je leur explique que     
c’est comme une prothèse,
le prolongement de mes yeux.
Il y a un silence.
L’un d’entre eux me dit qu’il comprend.
Alors je prends l’image.

Plus tard, c’est un garçon d’une vingtaine d’années.

Il a fait un jardin, c’est plutôt bien arrangé.
Plusieurs fois, il m’a proposé un café.
Je me suis fixée la règle
de ne jamais rentrer chez lui en son absence.
Pourtant, une fois,
je ne l’ai pas vu pendant des semaines.
Je me suis dépêchée.
L’image est floue.
Je ne l’ai pas revu.
Plus tard,
d’autres m’ont dit,
qu’il avait déménagé.